La force mentale: la meilleure amie de tes entrainements

Rédigé par
Roxane Jérôme

Quand on pense à la course à pied, on voit généralement la distance à parcourir. On se questionne donc sur l’impact qu’elle aura sur nos genoux, nos pieds, nos cuisses… mais savais-tu que c’est souvent ton mental qui te met des barrières, et non tes capacités physiques?

 

Ta perception de l’effort

Plus tu te dis que tu as mal, que tu as chaud, que tu n’y arriveras pas… plus ton cerveau va y croire!

Le cerveau a de la difficulté à sortir de sa zone de confort. Donc, quand tu arrives à cet instant dans ta course (ou dans n’importe quel entrainement) où bouger te demande beaucoup plus d’efforts, ta tête veut tout arrêter pour retourner là où elle est confortable. C’est à ce moment que ton corps ressent qu’il a atteint sa limite.

C’est aussi là que ta force mentale embarque pour repousser ce « mur ». En te concentrant sur ta foulée ou sur ton environnement, tu pourras repousser les pensées négatives que t’envoie ton cerveau. Tu te rendras ainsi compte que tu en avais encore dedans et que… hey, tu en es capable!

Tu ne me crois pas? Je t’invite à lire les deux courtes histoires ci-dessous.

 

5 kilomètres qui n’en finissent plus

Avant de vraiment embarquer dans mes histoires, je te fais une courte mise en situation : je cours depuis dix ans et, au moment de ces cinq kilomètres interminables, je suis en plein entrainement pour mon deuxième demi-marathon. Je fais donc fréquemment des longues distances, mon corps en a l’habitude, mais ça ne m’a pas empêchée de frapper un gros mur…

Je dois avouer que, ce matin-là, ça me tentait moyen d’enfiler mes chaussures de course. Il faisait gris, il ventait et de la pluie était annoncée une heure plus tard. Je suis partie quand même, en me disant que la motivation me rattraperait en cours de route.

Ou pas.

J’habite dans un coin pas pire vallonné des Laurentides. Sous le ciel plein de nuages, je soupirais chaque fois que j’arrivais au pied d’une côte. Mon cerveau avait juste envie de faire demi-tour pour aller boire mon café et me coller à mon pitou. J’ai continué, trainant presque des pieds. Je regardais continuellement ma montre, en me demandant quand ça finirait. Chaque kilomètre paraissait plus long que le précédent. Et il l’était, parce que ma vitesse diminuait sans cesse. Plus elle descendait, plus je me disais que c’était une mauvaise journée, que je n’étais pas capable d’accélérer.

Tu vois où je veux en venir?

J’étais prise dans une boucle pas le fun, et j’ai fini ma course en me disant « bon débarras! ». Si toutes mes courses me laissaient avec ce feeling-là, je t’avoue que ça fait longtemps que j’aurais rangé mes souliers.

Sauf qu’elles ne se passent pas toutes comme ça.

 

Un demi-marathon à la vitesse de l’éclair

Il y a quelques années, je participais à mon premier demi-marathon, à Oka. À l’époque, j’habitais sur la Rive-Sud : j’avais donc dû me lever à 5h du matin pour être sur la ligne de départ à 8h. J’étais motivée, le moral était bon. Je chantais à tue-tête dans ma voiture, ayant juste hâte d’essayer cette nouvelle distance.

C’est drôle, mais le ciel était gris ce jour-là aussi. En me mettant à courir, je l’ai vu comme un signe positif : j’aurais moins chaud, moins soif et plus de plaisir. Je suis partie en regardant les arbres tout autour, en prenant plaisir à découvrir ce trajet qui m’était inconnu. Sans m’en rendre compte, j’ai fait cinq, dix, puis quinze kilomètres. J’avais tellement de choses à voir que mon cerveau n’avait pas le temps de dire à mon corps qu’il était à bout.

Après un bon moment, j’ai entamé une boucle qui me ferait revenir sur mes pas sous peu. Je croisais d’autres participant.es, qui venaient de compléter cet aller-retour. C’est là que j’ai trouvé ça plus dur. Cette portion du trajet, j’avais à la faire deux fois. J’appréhendais le retour, qui allait comporter une côte. J’ai senti la fatigue s’installer dans mes muscles. C’est aussi là que je me suis dit que j’étais un peu folle.

Mon mental commençait à fléchir et le reste de la course s’enlignait pour être pénible.

Quelque part devant moi, j’ai vu une figure familière s’approcher. Ben oui, de l’autre côté de la boucle, il yavait mon père qui me faisait des byebyes, l’air pas mal moins fatigué que moi. Le high five qu’on a réussi à se faire, il m’a redonné le sourire. Mes pas ont repris un peu de vigueur, puis j’ai repensé à ce qu’une amie m’avait déjà dit lors d’un cours d’éduc au secondaire :

Ta douleur et ta fatigue, tu la donnes à quelqu’un d’autre. Imagine que tu as un partenaire de course et que c’est lui qui doit transporter ça.

C’est ça que j’ai fait. J’ai décidé que je n’aurais plus mal. J’ai garroché ça à mon partner imaginaire, et je me suis remise à apprécier le paysage, les encouragements des bénévoles, le soleil qui faisait voir quelques rayons entre les nuages.

Quand la pancarte annonçant le dernier kilomètre est apparue, je n’en revenais juste pas. J’étais juste tellement heureuse d’avoir travaillé si fort pour mon objectif que j’ai… accéléré. Ben oui toi. Le fait de me dire que j’étais donc ben hot, ça m’a donné des ailes.

J’ai passé la ligne d’arrivée le sourire collé aux lèvres, un peu sous le choc du temps que j’avais vu sur le chronomètre géant. J’avais couru pendant presque deux heures, mais ça m’avait semblé tellement plus rapide que certains entrainements! Mais surtout…

J’avais eu tellement de plaisir, parce que mon mental m’avait encouragée et m’avait rappelé que j’étais capable.

 

 

Tu doutes encore de la force de ton mental? Je t’invite à te répéter les phrases suivantes, la prochaine fois que tu frapperas ton mur :

  • Je suis capable de continuer.
  • Je vais être encore plus fier.ère de moi lorsque j’aurai terminé.
  • J’apprécie ce moment à moi que je me donne.

 

Tu nous en donneras des nouvelles!

En attendant, si tu veux te joindre à un groupe qui va t’encourager à ne pas lâcher, c’est par ici!